Avec une campagne des plus originales, signée Buzzman, la marque a décidé de prendre des mesures… radicales. En effet, depuis le 16 septembre, IKEA s’invite sur Netflix pour saboter vos soirées binge-watching. Mais attention, ce n’est pas pour vendre une armoire ou une lampe de chevet cette fois-ci. Non, IKEA a choisi de jouer la carte de la menace : celle du spoiler.
Qu’on se le dise, les plateformes de streaming, comme Netflix, ont redéfini nos habitudes de consommation. Et si l’on se retrouve souvent en train de regarder juste un épisode de plus au lieu d’aller se coucher, c’est en grande partie à cause de l’addictivité soigneusement pensée de leurs séries. Un phénomène qui n’est pas sans conséquences : près de 88% des Français aimeraient dormir davantage, et 47% trouvent que leur sommeil est de mauvaise qualité. Ce n’est pas pour rien qu’on parle d’une véritable crise du sommeil.
C’est là qu’IKEA entre en scène, décidé à rappeler à ses fidèles que le bien-être commence par une bonne nuit de sommeil. Et pour frapper fort, la marque suédoise a trouvé la meilleure arme possible : le spoiler. Dès minuit, les abonnés Netflix qui s’obstinent à regarder leurs séries préférées sont interrompus par un message menaçant de leur révéler la fin de l’épisode s’ils ne vont pas immédiatement se coucher. Imaginez-vous en train de vous faire griller la fin de Stranger Things ou de The Witcher juste parce que vous ne pouvez pas appuyer sur le bouton « Arrêter » ? C’est cruel, mais diablement efficace.
Avec cette campagne, IKEA se positionne comme le chevalier du sommeil. Fini les messages mielleux qui vous demandent gentiment de prendre soin de vous. Ici, c’est du sérieux. Si le premier avertissement n’a pas suffi à vous faire lâcher votre écran après minuit, un deuxième spot, encore plus ferme, apparaît pour vous rappeler à l’ordre. Le but ? Vous pousser à abandonner la série avant qu’il ne soit trop tard (et que vous finissiez la nuit à somnoler au boulot).
Cette initiative est un clin d’œil à la mission d’IKEA : améliorer la qualité de vie à la maison, y compris quand cela signifie sacrifier une soirée Netflix pour une bonne nuit de sommeil. En effet, l’enseigne a toujours mis un point d’honneur à offrir des solutions qui favorisent un meilleur repos : matelas ergonomiques, oreillers adaptés à chaque morphologie, lits ajustables et ambiances propices à la relaxation. La marque pousse ici cette logique plus loin en intervenant directement dans l’un des plus grands coupables de nos nuits écourtées.
Il faut le dire, ce n’est pas tous les jours qu’une marque se permet d’interrompre notre divertissement pour nous envoyer au lit. Cette campagne, visible tous les soirs à partir de minuit sur la plateforme de streaming, marque un véritable tournant dans les collaborations publicitaires. D’abord parce qu’elle utilise le support Netflix d’une manière audacieuse et, surtout, parce qu’elle se positionne en opposition à notre comportement de consommateurs. Mais n’est-ce pas justement ce qui la rend si percutante ?
En jouant avec l’arme ultime des séries addictives — le spoiler — IKEA se met dans une position de contrôle totale. Et au fond, c’est ce qui rend cette campagne géniale. Le spoiler est l’ennemi numéro un des sériephiles. Ce chantage — bienveillant mais menaçant — est un moyen brillant de capter l’attention tout en passant un message fort : le sommeil n’est pas optionnel.
Reste à voir si cette opération audacieuse aura un impact concret sur les habitudes des abonnés de Netflix. Mais une chose est sûre : IKEA et Buzzman ont réussi à transformer un message de prévention somme toute classique en une véritable expérience publicitaire qui marque les esprits. Parler de santé et de sommeil dans le cadre de campagnes publicitaires est un exercice difficile, et la plupart des marques se contentent d’arguments rationnels ou d’images de bien-être idéalisé.
Mais là, IKEA a frappé au cœur même de notre plaisir coupable : la série du soir. Le genre de pub qui, entre deux rebondissements d’une saison finale, pourrait bien vous convaincre qu’il est temps de tout couper et d’aller dormir… sans culpabilité.
