Alors que Dove célèbre les 20 ans de sa campagne emblématique sur la beauté réelle, un voile sombre est jeté sur la marque.
Greenpeace, via une nouvelle campagne percutante, met en lumière l’impact environnemental négatif de la marque, créant un contraste frappant avec son image de promoteur de la beauté naturelle et responsable.
Dove et l’illusion de la beauté “propre”
Dans son film “Toxic Influence”, réalisé par la réalisatrice nommée aux BAFTA Alice Russell, Greenpeace expose un discours trompeur. Le film met en scène des mères et leurs filles qui louent d’abord les mérites de Dove et de sa campagne sur la beauté naturelle. Mais leur admiration laisse vite place à la désillusion lorsqu’elles prennent conscience des dégâts environnementaux causés par la marque. “Quand je pense à Dove, je pense à des produits bons pour l’environnement, bons pour la peau”, déclare une des participantes, illustrant bien l’écart entre l’image véhiculée par la marque et la réalité dénoncée par Greenpeace.
La campagne, diffusée sur les réseaux sociaux, cherche à sensibiliser le public sur ce décalage et inciter la jeunesse à lutter contre le greenwashing. L’objectif est de faire pression sur Dove pour qu’elle prenne des mesures concrètes face à la pollution plastique qu’elle génère.
Une protestation choc au cœur de Londres
Greenpeace ne s’est pas arrêté là. L’organisation a orchestré une manifestation spectaculaire devant le siège mondial d’Unilever à Londres, la maison mère de Dove. Des activistes se sont enchaînés à des barricades en forme de produits géants Dove, tandis qu’un immense drapeau proclamant “La vraie beauté n’est pas aussi toxique” était déployé sur la façade du bâtiment. Leur message ? Pousser Dove à abandonner sa dépendance au plastique, et notamment aux sachets en plastique à usage unique.
Cette action symbolique a attiré l’attention sur les conséquences particulièrement graves du plastique dans les pays en développement comme les Philippines, l’Indonésie et l’Inde. Dans ces régions, la pollution plastique obstrue les systèmes de drainage, pollue les cours d’eau et aggrave les inondations. Ironiquement, ces mêmes communautés sont souvent mises en avant dans les campagnes marketing de Dove comme étant celles que la marque souhaite soutenir.
La réponse timide de Dove face aux accusations
Unilever, de son côté, a répondu aux critiques en mettant en avant ses efforts pour réduire son empreinte plastique. Selon un porte-parole de la marque, la société aurait réduit l’utilisation de plastique vierge de 18 % et augmenté la part de plastique recyclé à 22 %. Mais cette réponse ne semble pas suffire aux yeux de Greenpeace, qui appelle Dove à faire davantage, notamment en cessant complètement l’utilisation des plastiques difficilement recyclables.
Greenpeace encourage également les consommateurs à boycotter Dove tant que des actions significatives ne seront pas prises pour réduire son impact écologique.
Un impact durable ?
Cette campagne de Greenpeace démontre la puissance de l’activisme dans la lutte contre le greenwashing et la responsabilité environnementale des grandes marques. En s’attaquant à un nom aussi emblématique que Dove, l’organisation espère lancer un débat plus large sur la durabilité dans l’industrie de la beauté.
Mais la question reste ouverte : jusqu’à quel point les tactiques de Greenpeace parviendront-elles à modifier durablement le comportement des grandes entreprises ? D’autres stratégies, telles que la collaboration avec les législateurs ou l’encouragement des innovations en matière d’emballage durable, pourraient-elles apporter des changements plus rapides et plus profonds ?
Greenpeace aura réussi à mettre la lumière sur la face cachée de la “beauté responsable”, mais seul l’avenir dira si Dove et ses pairs prendront les mesures nécessaires pour préserver à la fois la beauté de leurs consommateurs… et celle de la planète.