Les lits solaires, bien qu’encore légaux au Royaume-Uni, sont responsables chaque année de centaines de décès dus à des cancers de la peau.
Pourtant, malgré leur dangerosité prouvée, leur utilisation continue d’être promue, notamment sur les réseaux sociaux par des célébrités et influenceurs. Le constat est alarmant : les taux de cancer de la peau ne cessent d’augmenter, et le Sunbed Regulation Act, instauré en 2010, semble plus que jamais obsolète face à la réalité d’un monde où les normes sociales changent à toute vitesse.
Un tueur silencieux : le soleil artificiel
Les lits solaires sont souvent perçus comme une alternative rapide pour bronzer sans soleil. Mais derrière cette image de luxe et de bien-être, les risques sont bien réels. En effet, ces appareils émettent jusqu’à 15 fois plus d’UVA que le soleil naturel. Cette exposition excessive aux rayons ultraviolets a conduit l’Organisation mondiale de la santé à classer les lits solaires dans la même catégorie que le tabac, l’alcool et l’amiante, au rang des produits carcinogènes les plus dangereux. Pourtant, malgré cette reconnaissance des risques, l’utilisation des lits solaires reste largement autorisée et régulée par une législation qui peine à s’adapter aux nouveaux enjeux sociaux.
Un problème de société amplifié par les réseaux sociaux
L’une des raisons pour lesquelles l’usage des lits solaires reste aussi élevé réside dans l’influence des réseaux sociaux. Des célébrités comme Kim Kardashian ont largement contribué à populariser cette pratique, tandis que des millions de jeunes surfent sur la vague des tendances beauté dictées par les influenceurs. Avec plus de 718 millions de vues sur TikTok avec le hashtag #sunbed, la pression sociale de vouloir ressembler aux “stars” et d’obtenir ce bronzage parfait est plus forte que jamais.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
Malgré la législation en place, les chiffres sont inquiétants. 100 personnes meurent chaque année au Royaume-Uni en raison de l’utilisation des lits solaires. De plus, 46 nouveaux cas de mélanomes sont diagnostiqués chaque jour. Ce type de cancer de la peau, souvent mortel s’il n’est pas détecté à temps, est directement lié à l’exposition excessive aux rayons UV des lits solaires. Pourtant, malgré ces statistiques alarmantes, la réglementation n’a pas évolué pour répondre à l’ampleur du problème.
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Une action créative pour réveiller les consciences
Pour lutter contre cette banalisation des risques, SkinCancerUK, une organisation récemment créée pour soutenir les patients atteints de cancer de la peau, et son agence Ogilvy UK, ont mis en place une action choc. L’idée était simple mais percutante : exposer la loi au soleil. Le principe ? Imprimer des copies du Sunbed Regulation Act, et les placer sur un lit solaire pendant la durée annuelle totale que les gens passent sur ces appareils.
Au fur et à mesure de l’exposition aux rayons UV, la loi elle-même a commencé à se “brûler”, prenant des caractéristiques similaires à celles du mélanome, avec des taches surélevées et des bords de couleurs différentes. Cette transformation visuelle symbolisait l’impact des rayons UV sur la peau, mais aussi la défaillance d’une législation incapable de protéger véritablement les citoyens.
Les copies brûlées de la loi ont ensuite été envoyées à des politiciens, des journalistes et des influenceurs, afin d’attirer l’attention sur les lacunes de la réglementation et de susciter un véritable débat public.
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Pourquoi le changement est urgent
L’usage des lits solaires reste incroyablement populaire, mais il est plus que jamais crucial de revoir les lois en place. Actuellement, le Sunbed Regulation Act de 2010 limite la durée d’exposition et les niveaux de radiation UV, mais ces règles sont insuffisantes pour endiguer le problème. D’autres produits hautement dangereux, comme le tabac et l’alcool, portent des avertissements clairs et obligatoires sur leurs risques, mais ce n’est pas le cas des lits solaires. Pourquoi cette inégalité ? Pourquoi la législation n’impose-t-elle pas des avertissements explicites sur les dangers du bronzage artificiel, tout comme sur une boîte de cigarettes ?
Un appel à l’action
SkinCancerUK invite aujourd’hui les citoyens à s’impliquer activement dans ce combat en contactant leurs députés pour demander des changements législatifs. Un simple geste, comme écrire à son député, peut contribuer à sauver des vies en rendant la loi plus stricte et plus protectrice. Le site web de l’association offre des informations détaillées sur les risques liés aux lits solaires et propose des actions concrètes pour pousser à la réforme de la législation.
La prévention est essentielle
L’objectif est clair : il ne faut plus permettre à des produits aussi dangereux que les lits solaires de circuler librement sans avertissements explicites. Chaque année, des centaines de vies sont mises en danger pour un bronzage temporaire. Il est temps de se poser la question : est-ce vraiment le prix à payer pour ressembler à un influenceur de plus sur les réseaux sociaux ?
À l’heure où les comportements de consommation changent plus vite que la loi, il est impératif d’agir. Parce qu’il n’y a pas de “raison valable” pour sacrifier sa santé pour un coup de soleil artificiel.
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Le Case Study :