Avec 6 millions de lecteurs mensuels et 425.000 exemplaires vendus chaque semaine, Télérama, le magazine culturel du groupe Le Monde, entame un virage décisif pour séduire les jeunes générations.
Guidé par l’agence The Good Company, ce média de référence se modernise tout en restant fidèle à son essence : la transmission de la culture.
Un tournant nécessaire pour une nouvelle génération de lecteurs
Télérama est longtemps resté un pilier culturel, avec un public fidèle grâce à une transmission intergénérationnelle. Cependant, comme le souligne Fleur Lavedan, Présidente du directoire du magazine, il est temps d’évoluer pour capter de nouveaux lecteurs. « La transmission de parent à enfant a permis de maintenir un socle solide, mais il est nécessaire de s’adapter aux nouveaux usages et intérêts des jeunes générations », explique-t-elle.
En effet, les habitudes de consommation de la culture ont changé. Aujourd’hui, tout passe par le numérique, les plateformes de streaming, et un besoin de rapidité d’accès aux contenus. C’est dans cette optique que Télérama a amorcé sa transition numérique, avec une audience en hausse de 25% sur ses plateformes digitales. Mais le magazine ne compte pas s’arrêter là.
Désormais, il propose un moteur de recherche intégré qui permet de trouver plus facilement des films et séries sur Netflix, Prime Video ou Canal+. Une fonctionnalité qui vient répondre à ce fameux dilemme de « passer une heure à chercher ce que l’on va regarder sans rien trouver », comme le mentionne Fleur Lavedan.
Un relooking complet : du papier au digital
En plus de sa modernisation numérique, Télérama se réinvente également sur le plan visuel. Le magazine se dote d’une nouvelle esthétique plus épurée, visuellement plus élégante. De nouvelles rubriques font leur apparition, avec une attention particulière portée aux arts appliqués, au design et à l’artisanat, grâce à une section baptisée « Beaux Gestes ». De plus, une rubrique « Voyages » enrichit le contenu, reflétant un Télérama en phase avec les centres d’intérêt actuels.
L’image prend désormais plus de place, ce qui permet au magazine d’adopter une approche visuelle moderne et percutante, tout en gardant une profondeur éditoriale intacte. Cette nouvelle formule du magazine papier entend séduire aussi bien les fidèles de longue date que les nouveaux lecteurs avides de découvertes culturelles accessibles et inspirantes.
« Tutoyons la culture » : une campagne pour marquer les esprits
Pour marquer ce tournant, Télérama a lancé sa première campagne de marque, baptisée « Tutoyons la culture ». Ce slogan, conçu par l’agence The Good Company, illustre la volonté du magazine de casser son image d’élitisme. En troquant le « vous » pour le « tu », Télérama souhaite se rapprocher de ses lecteurs, notamment les plus jeunes, en leur montrant que la culture n’a rien d’inaccessible.
Flore Lavedan défend ce changement en affirmant que Télérama n’a jamais eu pour ambition d’être « intello bobo ». « Nous sommes un média accessible et diversifié, capable de dénicher des talents comme Zaho de Sagazan, que nous avons été les premiers à mettre en avant », insiste-t-elle.
Valérie Hurier, Directrice de la rédaction, abonde dans ce sens, précisant que Télérama a toujours été un passeur de culture. Ce repositionnement est ainsi vu comme une façon de rappeler que le magazine est là pour accompagner ses lecteurs dans leurs découvertes culturelles, quels que soient leurs horizons.
La campagne a déjà commencé à se déployer dans les couloirs du métro parisien et sur d’autres supports. Elle vise à briser les stéréotypes liés au magazine tout en affirmant son rôle de référence culturelle.
Conclusion
Avec ce lifting tant sur le fond que sur la forme, Télérama souhaite se réinventer sans pour autant perdre son âme. Cette refonte est un pari sur l’avenir, en espérant séduire une nouvelle génération de lecteurs tout en continuant à satisfaire son public fidèle. La nouvelle version du magazine est à découvrir dès demain en kiosque.