Alors que les bicyclettes commencent à prendre le pouvoir à Paris et dans les autres grandes agglomérations françaises, les constructeurs de vélos électriques n’hésitent pas à mettre le paquet, que ce soit dans leurs produits et leurs communications.
VanMoof est une marque connue des cyclistes urbains. Haut de gamme, épurées et robustes, ces bicyclettes ont su s’imposer comme référence dans le secteur des vélos électriques, à tel point qu’on pourrait les comparer à « l’Apple des 2 roues ». Le succès retentissent de la marque néerlandaise n’est pas due au hasard. Déjà le produit est de très bonne qualité, ensuite car les moeurs évoluent et l’utilisation du vélo dans les grandes villes occidentales est de plus en plus courante. On le voit d’ailleurs à Paris, depuis plusieurs années, avec l’aménagement des grandes pistes cyclables.
Ainsi, pour communiquer sur son vélo et tacler un peu le secteur de l’automobile, VanMoof a dévoilé une publicité qui n’a pas plu à l’ARPP (l’autorité de régulation professionnelle de la publicité).
En effet, en France, l’ARPP a un droit de regard sur les publicités diffusées sur l’ensemble des canaux, que ce soit en TV, en affichage, en presse, etc. Son but est de réguler les messages communiqués, pour qu’ils ne soient pas offensants, anti-concurrentiels ou encore vulgaires. Ici, dans la publicité de VanMoof, ce sont les plans d’usines et leurs fumées qui n’ont pas plus à l’autorité de régulation. En effet, selon cette dernière, ces plans discréditent le secteur de l’automobile tout entier, qui n’est pas le seul responsable des usines et de leurs rejets en CO2.
Pourtant, cette interdiction a malheureusement eu l’effet inverse que celui escompté par l’ARPP. En voulant empêcher sa diffusion, les autorités ont suscité l’interrogation et l’indignation des internautes, permettant ainsi de rendre la publicité virale. Aujourd’hui, c’est pas moins de 2 millions de personnes qui ont vu le spot sur les réseaux sociaux.
Cependant, il est vrai que VanMoof n’y est pas allé de main morte : tous les plans font passer le secteur automobile comme le fléau urbain, acteur majeur de la pollution dans les villes et des nuisances sonores. Le spot conclu d’ailleurs par la tagline « Time To Ride The Future » qui nous explique ainsi que, dorénavant, le vélo est le nouveau moyen de transport urbain. Pour autoriser sa diffusion à la télévision française, l’ARPP suggère donc de modifier certains plans. Une manoeuvre qui s’annonce délicate, étant donné la viralité du spot sur les réseaux sociaux.
On peut également s’interroger sur les intentions de l’organisme privé qu’est l’ARPP. Composé d’agences de publicité qui travaillent notamment pour le secteur automobile, on pourrait y voir un conflit d’intérêts et une pression des lobbies automobiles. En effet, le marché automobile est l’un, voir le plus gros marché publicitaire français. C’est donc dans l’intérêt de l’ARPP et des organismes qui la compose que « d’étouffer » une publicité qui irait à l’encontre du secteur automobile.