Pour la réalisation de son dernier film intitulé Figaro, l’Opéra de Paris a fait appel à Bret Easton Ellis, le très célèbre auteur de American Psycho et des Lois de l’attraction.
Pour un art tel que l’opéra, la cible jeune, connectée et mouvante, est une audience difficile à atteindre. C’est ce que l’Opéra de Paris essaye dans son dernier film, Figaro. Sur une musique du Barbier de Séville, un chanteur d’opéra s’apprête à répéter lorsque celui-ci perd sa voix. Il part alors pour une nuit complète de débauche épique avant de se représenter.
À l’occasion de la 3e Scène et à travers des artistes et des créateurs qui veulent ouvrir l’opéra et la danse à un nouveau public, plus jeune, l’Opéra de Paris et Bret Easton Ellis tentent le pari du film comique qui rejoint l’univers de l’écrivain.
« J’étais flatté que l’Opéra de Paris vienne vers moi, et surpris qu’il me donne autant de liberté. J’ai voulu faire quelque chose d’assez comique et jouer avec l’image en mouvement comme matériel brut sur une musique d’opéra. Je ne pense pas que ce soit très différent thématiquement de ce qui m’attire habituellement. Il y a une décadence certaine qui se joue ici, mais je ne voulais pas que le film se prenne au sérieux. Alors nous avons cherché des façons d’être exagéré et drôle. Il y avait une énergie sur le plateau qui se répandait et qui était très amusante, et j’espère que cela se sent quand on regarde Figaro. »
Comme pour le personnage de Patrick Bateman, du roman American Psycho, nous retrouvons ici l’instabilité émotionnelle et le désespoir chez le protagoniste. L’opéra rentre dans la catégorie du riche ennuyé, mais ici, Figaro fait un travail pratique et transmet les aspects de la comédie du Barbier de Séville en illustrant au maximum les hauts et bas dramatiques qui rendent l’opéra si captivant.
Aujourd’hui, le divertissement a changé mais les individus en réclament toujours du nouveau. L’opéra, par ses voyages émotionnels où triomphe la passion, mais jamais sans conséquence, est maintenant accessible à tout le monde.
EST-CE CRÉDIBLE ?
Pour beaucoup, la mort d’un art classique est une évolution naturelle. Mais avant que nous laissions l’opéra s’en aller, il vaut la peine de reconnaître le rôle culturel qu’il joue. L’Opéra de Paris et Bret Easton Ellis signent ici un film remarquable et délicieusement réalisé qui nous emmène en virée avec ce baryton. Une belle collaboration où l’écrivain imprègne son génie et son univers dans cet art lyrique.